En 2009 et en 2010, le Groupe naturaliste universitaire de Bourgogne a conduit une étude sur la reproduction du Cincle plongeur (Cinclus cinclus) dans la partie amont du Val Suzon. Cette étude faisait suite aux travaux de François et Nicolas Ferry en 1966 qui notaient 8 couples nicheurs sur le même tronçon.
Mais avant les résultats, un peu de biologie...
Cinclus cinclus, seul représentant de la famille de cinclidés, aime les petits cours d’eau accidentés. C’est dans ces rivières qu’il trouve sa nourriture constituée de petites larves aquatiques. Plaqué au fond de l’eau par le courant, sa queue et ses ailes en guise de gouvernail, il recherche ses proies. C’est le seul passereau capable de plonger, nager et voler (ben oui quand même !). Vous pourrez l’apercevoir, rasant la surface de l’eau, dans un vol rapide qui rappelle celui du martin pêcheur. Son nid (toujours au dessus de l’eau) de forme sphérique, est le plus souvent construit sous des ponts ou sur des murets en pierre offrant de nombreuses anfractuosités.
Le cincle se reproduit très tôt dans la saison puisque les couples se forment dès le mois de janvier ou février, les premiers œufs sont généralement pondus fin février. Les jeunes, après environ
19 jours bien au chaud dans le nid, avant même de savoir voler, feront leur premier plongeon dans l’élément liquide qu’ils ne quitteront plus (ou presque). C’est 4 à 5 semaines plus tard qu’ils
partiront du "territoire familial".
Le Suzon, ruisseau torrentueux au nord ouest de Dijon, présente une petite population de cincle plongeurs. L’étude a porté sur la portion de cours d’eau comprise entre la source du Ru Blanc et le hameau de Sainte-Foy, soit environ 13km. La pente moyenne est d’environ 0,85%. Le Suzon présente d’importante fluctuation de débit tout au long de l’année avec des valeurs mensuelles moyennes comprises entre 0.033 et 1.02 m³/seconde.
L’ensemble de la zone d’étude à été parcouru à pied, pour rechercher les traces de sa présence (fientes). Les observations relatives aux cincles étaient notées afin d’établir la répartition des couples sur le Suzon.
Les différentes sorties se sont déroulées entre le début du mois de février et le mois de juin. Deux passages ont si possible été effectués sur l’ensemble des zones. Un relevé des coordonnées GPS de chacun des nids a été effectué pour faciliter la localisation.
Les différentes sorties ont permis de dénombrer 10 couples (possibles à certains) sur la zone étudiée en 2009 et 12 couples en 2010. L'augmentation du nombre de couples est due à deux principaux paramètres :
Le nichoir a accueilli une reproduction quelques mois seulement après son installation ce qui montre l'intérêt de ce type d'aménagement pour cette espèce. La pose de nouveaux nichoirs pourrait
être envisagée sur certains ponts n'offrant pas de cavités, notamment dans la partie aval du Suzon où l'espèce est aussi présente. Le manque d'eau estival ne paraît pas empêcher l'espèce d'y
nicher puisque deux couples ont été découverts par le GnuB entre Sainte-Foy et Messigny-et-Vantoux en 2010 sur les indications d'un habitant.
En 2015, des bénévoles ont tenté de reprendre le suivi avec notamment deux passages de repérage en 2015 pour peut-être relancer le projet en 2016.
Et ça a été fait! Depuis l'automne 2016, des nichoirs à Cincle plongeur ont été posés dans le Val-suzon et dans Dijon afin de suivre plus précisément la population et d'essayer d'estimer l'impact de différents paramètres liés à leur milieu sur le succès reproducteur de l'espèce.
Bien sûr, il est important de préciser que des autorisations ont été demandées afin de réaliser ce suivi et qu'il est évidemment interdit de déranger des espèces sans objectif clair.
Depuis février 2017, les nichoirs sont suivis chaque semaine et les nids commencent à se construire!
Voici la répartition des nichoirs le long du Suzon. Le contrôle des nichoirs est réalisé entre février et juin par l'association.
Nous faisons un comptage des œufs, des poussins au cours de leur croissance et des adultes autour des nids et dans des secteurs où aucun nid n'a été localisé pour le moment!
Si vous êtes intéressés pour participer, contacter nous!
La dérogation autorisant la manipulation des œufs et des poussins (le Cincle est une espèce protégée) n’a pas été renouvelée en 2020, et l’étude n’a pas pu avoir lieu cette année. Un bilan des trois premières années de suivi a été rédigé, et servira d’appui à une nouvelle demande de dérogation, sur la base d’un protocole modifié, n’incluant plus de manipulations. Dans l’idéal, ce protocole sera mis en place dès 2021. Une sortie cincle a tout de même pu être organisée en octobre, pour retirer les nids vides des nichoirs, et limiter les risques de contamination parasitaire.
Ce projet n'a pas été repris depuis l'année 2020-2021.
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